À 112 ans, l’Auberge de Pugny s’offre une nouvelle jeunesse
Le Dauphiné Libéré – 12 octobre 2025
L’Auberge de Pugny a rouvert ses portes à l’été dernier après une métamorphose complète. Emblématique de Pugny-Chatenod où il est implanté depuis 1913, ce commerce a changé de visage sous l’impulsion d’un couple de restaurateurs, Pauline Puthon et Flavien Manneheut, et de l’agence aixoise ICMArchitectures.
Avant de reprendre l’Auberge de Pugny, Pauline Puthon et Flavien Manneheut n’en étaient pas à leur coup d’essai. Le couple a tenu pendant cinq ans, La Pause du chat à Bourdeau. « Quand on tient un premier restaurant, on apprend de ses erreurs. On ne pouvait pas commettre les mêmes. » La naissance de leur fille a bouleversé le rythme. Ils rêvaient d’un lieu à taille humaine, où vie familiale et vie professionnelle pourraient cohabiter. C’est ainsi qu’ils ont repris cet établissement emblématique de Pugny pour en faire un restaurant bistronomique.
Réinventer l’auberge sans trahir son âme
Particularité de l’histoire : ces 236m ont été refaits de A à Z, avec le concours du cabinet d’architecture d’Aix-les-Bains, ICMArchitectures.
Longtemps propriété de la mairie, le bâtiment, vieillissant, avait perdu de son éclat.Quand les restaurateurs ont visité l’endroit, l’humidité et les murs laissaient passer le froid. « Il n’y avait rien à garder… », se souvient Flavien Manneheut.
La commune a accepté de leur vendre le lieu. Et ICMArchitectures est entré en jeu dans le cadre de sa restauration. « Ce sont eux qui ont fait appel à nous », explique l’architecte Louise Aimonetto, qui travaille avec Gauthier Martinez. « Ils ont pris le temps de nous écouter, de comprendre ce qu’on voulait transmettre », se réjouit Pauline Puthon. De ces échanges est né un projet global : tout refaire, mais sans effacer l’esprit du village.
Une lumière douce traverse maintenant les grandes baies vitrées de l’auberge fraîchement rénovée. Les concepteurs ont opté pour des matériaux durables : enduit chaux-chanvre, menuiseries bois et triple vitrage, sans oublier le bar gainé de zinc,un clin d‘œil au bistrot d’antan. À l’intérieur, une cuisine ouverte structure l’espace et dialogue avec deux ambiances distinctes : la salle “Montagne”, plus intimiste avec un papier peint rose fleuri, et la salle “Lac”, plus lumineuse, tournée vers la vue et les repas festifs. « Nous avons cherché l’équilibre entre sophistication contemporaine et rusticité », ajoute la conceptrice en montrant la cheminée qui n’existait pas auparavant.
Le couple a voulu renouer avec la mémoire collective du village, en demandant aux habitants de leur raconter l’histoire du lieu : le terrain de boule, les petites tables en bois devant l’auberge où l’on refaisait le monde autour d’un café. Ces éléments ont inspiré la renaissance de l’auberge, jusque dans les détails : un terrain de pétanque dans le jardin, des miroirs muraux pour agrandir l’espace, et des photos anciennes rappelant Jeanne Monnet, fondatrice du lieu, dont la descendante, Jocelyne, habite toujours en face…
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